Retour aux urgences. Le 24/3 20H30-22H30 en Zoom

« Retour aux urgences »

Retour aux urgences. Le 24/3 20H30-22H30 en zoom

 

Il y a un an,

nous annulions notre « atelier clinique » prévu avec le Docteur Céline Farges. Elle venait nous parler de son quotidien aux urgences – c’était avant la pandémie. Elle est médecin pédiatre, travaillant au SAMU, au SMUR et aux urgences pédiatriques. Nous la réinvitons le mercredi 24 mars 2021 à partir de 20h30 avec le Docteur Pauline Pagès, médecin urgentiste travaillant elle aussi dans un service d’urgences.

 

Ces médecins, vous l’entendrez rapidement, sont « atypiques », particulièrement attentives aux menus détails cliniques présentés par les patients aux urgences. Elles prennent soin de leurs patients[1] et ne sont pas sans leur parler : elles trouvent toujours les mots pour s’adresser à eux et les inciter à dire afin qu’ils trouvent – parce qu’ils sont accueillis – « les solutions à leurs impasses »[2]. Le retour régulier aux urgences des mêmes patients n’est jamais sans les interpeler. Mais ces médecins continuent d’accueillir ces patients, sans aucun jugement, s’intéressant toujours à chacun, préoccupés par la place qui peut leur être faite et qui peut, osons le dire, les ouvrir à du nouveau.

 

Nous aurons la chance d’avoir avec nous le Docteur François Leguil, psychiatre, psychanalyste, membre de l’Ecole de la Cause freudienne et de l’Association Mondiale de Psychanalyse. Extime, il nous incitera sans nul doute au décalage, au pas de côté et à ne pas céder à un trop de réalité traumatique qui nous pousse toujours plus à vouloir répondre, toujours plus vite, et de manière toujours plus adéquate. Références littéraires ou artistiques, interventions ou interprétations nouvelles… il n’y a pas de formule prévue à l’avance. De l’urgence du terrain, répondons par l’urgence de la formule. Attendons-nous à être bousculé.

 

La crise sanitaire n’a rendu que plus difficile le travail aux urgences. Les soignants ne sont ni préparés ni armés à l’accueil d’un si grand nombre de souffrances – confrontant chacun finalement aux multiples facettes du symptôme. Les conséquences de la crise sanitaire sont multiformes et nombreux patients – non touchés par la Covid – continuent d’affluer aux urgences, service qui devient le nouveau lieu d’accueil et d’adresse quand les restrictions quotidiennes et les nouvelles précarités – produites par la crise sanitaire – commencent à abîmer le lien social, désancrer chacun et faire souffrir. L’inquiétude généralisée s’invite à tous les étages et chez chacun. Les médecins, plus que jamais, sont confrontés – au-delà leur mission soignante première – à ce qui fait toute leur éthique : « faire accueil ». Les modalités sont laissées libres à chacun et nous entendrons que nos intervenantes ne sont pas sans recours et sans idées. Elles ont à nous enseigner.

 

La crise sanitaire actuelle est en train de produire une autre crise qui demande attention, manœuvres et inventions de nos soignants. Nous continuons de les soutenir et de les solliciter. Nous continuons de nous préoccuper de l’éveil à la clinique de chaque soignant – malgré leur épuisement physique et parfois même subjectif que la pandémie continue de produire.

 

C’est donc aux urgences que nous poursuivons l’exploration de notre thème de cette année, « Ce qui fait symptôme ». L’urgence était le thème de notre groupe de recherche clinique pour l’année 2019-20 : « Instants d’urgence en médecine » avec un colloque annuel qui réservait nombreuses surprise, colloque nommé alors « Clinique(s) de l’urgence ; Grandes manœuvres et petits arrangements »[3]. Nous avons été rattrapés par la plus terrible des réalités. Avec l’arrivée de la pandémie, nous avons fait le choix de laisser, avec respect et éthique, toute la place à la mission soignante – notamment aux urgences – et à la gestion de la crise sanitaire. Nous avons pris la plume, avons écrit trois textes – en ligne sur le Blog – chacun dans notre style, parce que face à l’urgence sanitaire, nous n’avions plus que les mots. Puls-médecine n’est pas un groupe de recherche clinique qui interprète à l’envi – il convoque les professionnels de terrain et les incite à nous enseigner. Nous n’avions pas tant le souffle coupé mais nous avons soutenu les soignants en prise directe avec l’urgence sanitaire. A ce moment là, pour Puls-médecine, l’urgence était ailleurs. Nous savions, bien sur, que les urgences n’accueillaient pas que des patients atteints de la Covid. Aujourd’hui, nous faisons le choix d’un « Retour aux urgences » – même si le virus continue de sévir et de convoquer les soignants. Les Docteur Céline Farges et Docteur Pauline Pagès pourront nous parler de cette clinique hors-norme qu’elles n’ont de cesse d’interroger et qui, assurément, oriente leur acte. Nous revenons, le mercredi 24 mars prochain, aux urgences ! Ces services continuent de recevoir des patients en grande détresse, et elles ne sont pas respiratoires. Les services d’urgences n’ont jamais autant fait symptôme et ce n’est pas l’apparente gestion de crise des plus médiatisée qui fait réponse à ce que chaque soignant vit au quotidien : illusoire maîtrise !

 

Revenons à cette bribe d’argument de Puls #3 « Instants d’urgence en médecine » où nous soutenions que le service d’urgence était « Le lieu d’une garantie à nul autre pareil »

 

« Il existe un lieu où tout le monde peut s’adresser 24 heures sur 24 pour trouver réponse à son inquiétude. Certains s’y précipitent, où hésitent avant de venir, quelques-uns n’ont pas d’autre choix que de s’y rendre, d’autres enfin y sont conduits par obligation. Dans ce lieu aux allures parfois surréalistes où se côtoient les situations les plus variées, les professionnels ont revêtu la blouse qui les prépare à accueillir toutes les détresses. Les services d’urgences, lieux neutres où chacun sait qu’il sera accueilli, soigné, parlé, sans jugement et sans aucun motif d’exclusion, accueillent tout un chacun – des accidentés aux « habitués ». Il restera aux professionnels de santé à gérer l’affluence… ce qui est aujourd’hui communément admis de nommer la régulation des flux… en fait, ce sont des patients ! Il existe donc des lieux où une place est faite à chacun quel que soit le motif de son appel et de sa venue.

Dans la salle d’attente des urgences, ils sont tous là, en détresse, en attente : échanges de regards, échanges de paroles parfois aussi, partenaires d’un soir, d’une nuit, tous confinés là par la contingence. Ils attendent d’être appelés, d’être pris en charge, moment où la parole se libèrera peut-être enfin. Pour certains, il n’existe pas d’autre lieu qui leur offre la garantie qu’une place leur sera faite. C’est peut-être aussi ça qui fait l’affluence… »

 

Retrouvez l’intégralité de cet argument sur le site de Puls-médecine :

https://www.pulsmedecine.com/largument-de-puls3/

Blog de Puls-médecine et possibilité d’inscription en ligne pour chaque « atelier clinique » :

https://www.pulsmedecine.com

[1] Selon le Docteur François Leguil, accueillir la subjectivité est un soin, pas un acte médical mais un soin. Cf. https://www.youtube.com/watch?v=Iu7SbmQLMvY

[2] Ibid.

[3] https://www.santementale.fr/agenda/cliniques-de-l-urgence-grandes-manoeuvres-et-petits-arrangements.html